Durant la campagne céréalière 2022 (de juillet 2022 à juin 2023), 415 004 tonnes de céréales panifiables suisses ont été produites sur une surface de 81 602 hectares. La surface cultivée reste ainsi stable par rapport à la campagne précédente. La récolte de blé panifiable, qui représente 87 pour cent de la surface cultivée de céréales panifiables, s’est élevée à 377 725 tonnes durant la campagne céréalière 2022. La part du bio représentait 7 pour cent de cette récolte (25 000 tonnes). Quelque 15 115 exploitations produisent des céréales panifiables. Si leur nombre a baissé de 16,2 pour cent au cours de la dernière décennie, la surface cultivée moyenne par exploitation a en revanche augmenté. La surface totale cultivée par les 3000 plus grandes exploitations s’élevait en 2022 à 40 865 hectares, soit 50,1 pour cent de la surface totale. Cette part s’élevait en 2010 à 44,6 pour cent et n’a depuis cessé d’augmenter (source : Office fédéral de la statistique et swiss granum).

Durant la campagne céréalière 2022, les prix pondérés en fonction du volume ont augmenté en moyenne de 9,1 pour cent par rapport à 2021 pour le blé conventionnel des classes de qualité Top, I et II. En comparant les prix des différentes classes de qualité du blé, on se rend compte que les prix ont plus augmenté dans les classes Top et II que dans la classe I (Top: ∆2021: 9,8 pour cent; classe l: ∆2021: 7,7 pour cent; classe ll: ∆2021: 9,6 pour cent). Durant la campagne 2022, la classe de qualité II du blé a perdu en importance, son volume passant de 19,8 pour cent à 14,8 pour cent.

On observe une hausse de prix dans toutes les classes de qualité du blé depuis la campagne 2021. La hausse des prix bruts à la production du blé a été plus marquée dans les classes Top et I que dans la classe II, surtout ces deux dernières années (∆2014 : Top : +17,1 pour cent ; classe l : ∆2014 : +15,3 pour cent ; classe ll : +9,6 pour cent). Au cours des quatre dernières années, la différence relative de prix (brut à la production) a ainsi augmenté de 4 pour cent à 5 pour cent entre les blés de la classe Top et de la classe II.

Le prix brut à la production du blé panifiable bio s’est élevé à 107.55 fr./100 kg pendant la campagne 2022 (+5 pour cent par rapport à 2021) et était ainsi supérieur de 82 pour cent à celui du blé Top. Par conséquent, la hausse du prix du blé panifiable bio est moins marquée que celle du blé Top ; une tendance observée depuis plusieurs années déjà. La différence de prix relative entre le blé panifiable bio et le blé Top n’a cessé de s’amenuiser au cours des cinq dernières années : durant la campagne 2018, le blé panifiable bio était plus de deux fois plus cher que le blé de la classe Top (différence : 114 pour cent), alors que la différence relative entre les deux types de blé ne s’élève qu’à 82 pour cent pour la campagne 2022.

Les données mensuelles de la période de commercialisation allant de juillet 2022 à juin 2023 servent de références pour calculer le prix d’achat des céréales par les moulins. Durant la campagne 2022, le prix moyen pondéré en fonction des volumes s’élevait à 64.40 francs pour 100 kilos de blé Top, à 61.10 francs pour 100 kilos de blé de la classe I et à 57.40 francs pour 100 kilos de blé de la classe II. Ces prix pour le blé conventionnel franco moulin ont augmenté en moyenne de 8,4 pour cent par rapport à 2021 et de 10,7 pour cent par rapport à la campagne 2014. Une comparaison avec les prix bruts à la production révèle un supplément de prix de 8,9 pour cent pour le blé Top, de 8,2 pour cent pour le blé de la classe I et de 9,5 pour cent pour la classe II.

Le prix du blé panifiable bio a lui aussi augmenté par rapport à la campagne précédente, passant de 109.90 à 116 francs pour 100 kilos (+6 pour cent). La hausse de prix est toutefois moins marquée pour le blé bio que pour le blé conventionnel. Le prix franco moulin est quant à lui 8,3 pour cent plus élevé que le prix brut à la production, franco centre collecteur.

Les moulins suisses ont transformé 462 000 tonnes de céréales en farine (446 819 tonnes par des membres de la Fédération des meuniers suisses (FMS)), dont 80 708 tonnes de céréales importées (18 pour cent). Les 34 minoteries membres de la FMS ont produit à elles toutes 351 000 tonnes de farine, alors que les sept plus grands moulins du pays ont transformé 87 pour cent des céréales panifiables. 60 pour cent de la farine produite est de la farine blanche (208 026 tonnes), 25 pour cent de la farine mi-blanche (89 063 tonnes), 6 pour cent de la farine bise (22 625 tonnes) et 9 pour cent des farines spéciales (32 260 tonnes). Le taux de mouture moyen s’élève à 75 pour cent environ. Les sous-produits de meunerie ont quant à eux principalement été transformés en aliments pour animaux (source : FMS – Fédération des meuniers suisses [dsm-fms.ch]).

Durant la campagne 2022, le prix net pondéré en fonction des volumes pour l’industrie de la transformation (hors TVA) départ moulin de la farine industrielle s’élevait en moyenne à 100.19 francs pour 100 kilos pour des sacs de marchandises en vrac, après déduction d’escomptes et de divers rabais. Le prix de la farine industrielle franco client a augmenté de 5,8 pour cent par rapport à la campagne précédente. Le prix de la farine industrielle était quant à lui supérieur de 64,3 pour cent aux prix d’achat moyens des céréales, pondérés en fonction des volumes, pour le blé des classes Top, I et II en 2022, alors qu’il était supérieur de 68,3 pour cent au prix d’achat moyen du blé des classes Top, I et II en 2021.

Le prix moyen, dans le commerce de détail, de la farine blanche bio au cours des cinq dernières années était 54 pour cent plus élevé que celui de la farine blanche conventionnelle. Durant la même période, la farine vendue dans le segment des produits bon marché était en moyenne au minimum deux fois moins chère que la farine blanche conventionnelle. Les prix moyens payés par le consommateur pour de la farine blanche bio (2.95 fr./kg), pour de la farine blanche conventionnelle (1.93 fr./kg) et pour de la farine blanche dans le segment des produits bon marché (0.91 fr./kg) sont restés très stables pendant longtemps, jusqu’au milieu de l’année 2022. Cette tendance a toutefois pris fin en janvier 2023, et le prix de la farine blanche a dès lors augmenté dans toutes les catégories de prix : un renchérissement de 6,5 pour cent pour la farine bio et de 10 pour cent pour la farine blanche conventionnelle et la farine panifiable. Cette hausse des prix à la consommation s’explique, d’une part, par l’augmentation du prix des matières premières due à la mauvaise récolte indigène en 2021 et l’éclatement de la guerre en Ukraine au printemps 2022, et, d’autre part, par l’augmentation des frais de production. La hausse des coûts peut être, au moins en partie, répercutée sur les consommateurs.

Pour un taux de mouture de 75 pour cent, il faut compter 1,33 kilo de céréales pour produire un kilo de farine blanche. En partant d’un prix de la matière première de 56.50 francs pour 100 kilos de blé de la classe I (campagne 2022), la part de la matière première (céréale) dans la farine représente 0.75 francs par kilo. Sur un prix de vente moyen de la farine blanche d’actuellement 2.05 francs par kilo dans le commerce de détail, la part de la matière première dans le produit final représente ainsi 37 pour cent. Pour la farine bio vendue dans le commerce de détail, cette part s’élève à 46 pour cent.

Vous trouverez de plus amples informations sur les méthodes de calcul sur la page dédiée aux Méthodes.